TCHAD : Le FMI accable le régime du clan des Itno

Dans son dernier rapport, le FMI fait une radioscopie complète de l’état de l’économie tchadienne sans concession et sur un ton ferme plein d’exaspération. L’Organisation internationale a fait une revue relativement exhaustive de l’état catastrophique de l’économie tchadienne.
Tout d’abord, il est relevé l’absence de progrès par rapport au bilan précédent. Le Tchad n’a pu atteindre le point d’achèvement de l’initiative PPTE à cause de faibles résultats macroéconomiques et le peu de progrès vers la mise en place de déclencheurs permettant d’améliorer la situation, constate l’institution financière.
Depuis le début de la crise financière qui a touché les pays africains, tous les pays de la zone CEMAC suivant les recommandations des bailleurs de fonds ont mis en place une politique pour amortir l’incidence de cette crise sur la vie des populations. Ainsi, l’évolution des prix à la consommation a été de 3% au Cameroun, 3 ,5% en RCA, 4,7% au Congo et 10% au Tchad ! La plus mauvaise performance de la CEMAC, autrement dit la ménagère tchadienne a fait le constat d’une hausse de 10% sur les produits de première nécessité, la vie est devenue plus chère encore et sa pauvreté s’est accrue ; et avec cela, on nous fait croire que la population a voté massivement pour réélire un homme qui l’a entrainée au fond du puits, rendant chaque jour sa vie plus pénible .
L’objectif avec les recettes pétrolières était de parvenir à réduire la pauvreté des populations. Hélas, souligne le FMI, sans cesse les dépenses publiques de l’Etat sont en hausse constante. C’est ainsi que des recettes pétrolières perçues entre 2000 et 2008, le Tchad en a dépensé plus de 70%, ce qui est excessif. Suivant une comparaison faite sur 28 pays producteurs de pétrole, hormis le Tchad, tous les autres ont réalisé une épargne et gérer de manière raisonnable leurs recettes.
Bien au contraire, le régime Deby s’est illustré par une déficience totale dans la gestion des finances publiques, et le FMI exaspéré, énumère les graves dérives du régime MPS ; abus dans les procédures de dépenses exceptionnelles et hors budget, marchés de gré à gré abusifs, gestion calamiteuse de la Trésorerie, manque de transparence budgétaire, lacunes profondes dans les normes budgétaires, non respect du cadre budgétaire légal .
Le FMI poursuit en relevant que, malgré l’absence d’accords avec le Tchad pour la mise en place de revue, il y a toutefois des accords de crédits au titre de la Facilité pour la réduction de la pauvreté, précisément un montant de 25 millions DTS a été mis à la disposition de l’Etat tchadien.
Force a été de constater qu’à l’expiration de cet accord de crédit, le 23 juin 2009, sur un montant de 25 millions DTS, il restait 21 millions DTS qui n’ont pas pu être utilisés par notre pays en raison de multiples carences et dérives constatées. De même, le programme de référence mis en place en février 2009 s’est terminé en octobre 2009 sans conclusion favorable pour le Tchad. En comparaison, fait remarquer le FMI, au Congo, un accord de confirmation a eu lieu et un accord de renouvellement et une augmentation de crédits a clôturé les engagements du FMI avec ce pays. En citant nommément les deux pays, le FMI démontre très clairement l’incompétence et l’inconscience qui caractérisent les autorités tchadiennes dans leur conduite des affaires économiques du pays en comparaison avec les dirigeants congolais, voire plus généralement avec les autres gouvernants africains. La mal gouvernance est le crédo du régime MPS.
L’institution financière continue : Les indicateurs les mieux connus montrent que la qualité de la gouvernance au Tchad est extrêmement mauvaise. Dès lors, comment s’étonner que notre pays garde jalousement sa position de dernier du peloton. Dans la zone CEMAC, le taux de croissance a été pour le CAMEROUN de 3,5%, le Congo de 5,2%, la RCA est de 2,1%, tandis que le Tchad stagnait à 0,8% en fin 2008 ; avec un taux d’inflation de 10 % actuellement, il est difficile d’imaginer la moindre amélioration.
Les dépenses publiques en 2009-2010 ont littéralement explosé, l’épargne pétrolière a été consommée et le Tchad a eu recours à deux gros emprunts non concessionnels. C’est dire que la dette publique s’est envolée. Ainsi, malgré l’absence de rebellions, le régime Deby a dépensé en 2010 plus de 300 milliards pour les dépenses militaires, les salaires des militaires représentent 34,5% de la masse salariale de l’Etat, bien au dessus de la norme de 20% préconisée. Le FMI a analysé et relevé le climat délétère des affaires au Tchad, où la gouvernance est extrêmement mauvaise, où les entreprises sont victimes d’harcèlement fiscal incessant, mais aussi doivent faire face à une concurrence par la fraude, entre autres, dans le secteur sucre ; de plus elles doivent subir les ingérences tous azimuts de l’Etat, exemple dans le secteur des Télécoms.
Les fonctionnaires sont des prédateurs. Quant à la justice Tchadienne, le FMI la juge totalement inefficace, et avec un système inadéquat pour l’application des contrats et pour résoudre les conflits qui en découlent. Le FMI fait remarquer que le Tchad est l’un des rares pays où les représentants du secteur privé maintiennent leurs dépôts bancaires au niveau minimum par crainte de toutes sortes d’abus. Quant au commerce extérieur tchadien, le FMI estime qu’il y a des obstacles sérieux car la production alimentaire et agricole ne respecte pas les normes sanitaires et phytosanitaires, et par conséquent, il est impossible que les produits soient exportés sur le marché international. Le FMI a passé au crible la douane Tchadienne placée entre les mains de la sœur de Deby, la dénommée Haiga Deby. Grand effarement du FMI. Le Tchad a deux principaux couloirs de transit, le Cameroun et le Nigéria. Dans le passé, l’administration des douanes tchadiennes avait une collaboration régulière avec les administrations camerounaise et nigériane, eh bien c’est désormais de l’histoire ancienne, le management de Haiga a mis fin à cette collaboration avec les autorités des pays de passage de toutes les marchandises importées ou exportées du Tchad. Ainsi, sous le MPS, la douane est devenue totalement contreproductive pour l’Etat Tchadien, mais pas pour Haiga qui, chaque soir, rafle les recettes douanières et les transporte dans des sacs de jute chez elle et/ou à la Présidence. Pour bien illustrer la situation, le FMI a donné des exemples parlants : 38% des billets de FCFA émis pour le compte du Tchad circulent au Cameroun contre seulement 10 % des billets camerounais au Tchad. Constatons l’ampleur du déséquilibre. La douane au Tchad, poursuit le FMI ne respecte aucune norme internationale, elle délivre des exonérations arbitraires, elle perçoit des paiements irréguliers, elle autorise même la contrebande, impose des formalités sans fin, multiple les tracasseries et n’observe pas les règles les plus élémentaires. HAIGA SCHOOL OF MANAGEMENT. Le Forum Economique Mondial et le FMI ont procédé pour l’année 2009-2010 à l’établissement d’un indice mondial de compétitivité où le Tchad est très mal classé en matière d’infrastructures, d’enseignement supérieur, de santé de gouvernance… Notre pays, dans tous ces domaines, est dernier, le dernier des derniers, 133ème rang sur 133 pays passés à la loupe. Le FMI souligne, à bout de nerfs, qu’il est impératif que des ressources suffisantes pour les dépenses de fonctionnement soient assurées dans les secteurs de la santé, de l’éducation pour assurer la mise en service d’écoles , d’hôpitaux, de centres de santé construits ou en construction. Tout simplement inimaginable ! Ainsi donc, on construit routes, hôpitaux et écoles qui demeurent vides, sans équipement, sans personnel et sans moyens financiers pour les faire fonctionner. 21 années de pouvoir pour se faire administrer une telle leçon, c’est vraiment à en mourir de honte, car le FMI dit simplement : Vous n’avez toujours pas compris qu’un hôpital a pour vocation de prodiguer des soins à une population, une école est sensée dispenser un enseignement à des élèves, voilà pourquoi faute de l’avoir compris, ou faute de travailler effectivement à cela, vous êtes toujours les derniers ! Un hôpital qui ne fonctionne pas, une école dans laquelle sont parqués des moutons ne sont pas comptabilisés comme des réalisations qui vous font grimper dans l’échelle des indices. Comprendront-ils enfin ? Le FMI s’est aussi penché sur la STEE, avec un taux d’accès à l’électricité de 2 à 3% de la population. Sa capacité de production est de 34 mégawatts mais celle-ci chute à 20 mégawatts dès que les machines de l’approvisionnement en eau se remettent à tourner. Ce qui fait qu’à part quelques bâtiments, la capitale n’a pas d’eau ni d’électricité. Les ménages qui ont les moyens sont devenus, à grands frais, des producteurs d’électricité, constate le FMI. La STEE devrait être auditée car une très mauvaise gestion, une pratique systématique des marchés de gré à gré pour son approvisionnement, des créances douteuses très importantes (les gens du pouvoir) et un faible niveau de recouvrement sont les maux qui la gangrènent et qui font perdurer la souffrance des populations. Le FMI doute que la solution soit trouvée dans le lancement de la nouvelle raffinerie. Pourquoi ? Tout simplement par l’absence d’effort pour assainir l’économie du pays, mais aussi, relève-t-il par les dérapages importants, par le non respect des procédures budgétaires, par l’absence de suivi dans l’exécution du budget proprement dit. De même, poursuit le FMI, au Tchad, on peut lancer des projets d’investissement sans crédit budgétaire préexistant (ce sont les mille et une promesses fantaisistes de Deby à Ati, Moundou et Faya etc..). L’institution financière attire l’attention sur les risques de pénuries alimentaires susceptibles de menacer 18% de la population soit 2 millions de personnes. L’année dernière, le gouvernement avait réagi et avait annoncé l’achat d’urgence de 33.000 tonnes de céréales à l’étranger pour faire face à la famine mais les institutions internationales ont constaté que le gouvernement n’avait pas respecté ses engagements et seules 13.000 Tonnes ont été achetées ; il en manquait donc 20 000 tonnes. Le gouvernement Tchadien a, par son attitude irresponsable face aux pénuries alimentaires, conforté les institutions internationales sur sa totale incompétence à prendre en charge les besoins essentiels de ses populations. C’est bien pour cette raison aussi, ils sont toujours les derniers. Voilà résumée la réalité de la situation économique du Tchad sous la direction de Deby et sa clique de béni-oui-oui. Voilà clairement établi, secteur par secteur, le bilan effroyable et triste d’un pays doté de tant de ressources et qui, par un accident de l’histoire, est aujourd’hui en train d’être littéralement dépecé par une bande de rapaces, comme diraient certains. Tous les objectifs annoncés avec l’ère pétrolière ont échoué, pire la situation ne cesse de se dégrader. Adoum Younousmi a annoncé - gonflé à bloc par les milliards qu’il a détournés - que le Tchad a dépensé 1000 milliards pour faire des infrastructures, oubliant de nous dire que celles-ci ne fonctionnent pas. C’est pourquoi, même sur ce point, le régime MPS est dernier ; en dépit de la grossière propagande qu’on entend quotidiennement sur les médias tchadiens de la bouche des caïds du MPS. Tout le monde sait qu’un important détournement des ressources affectées aux infrastructures permet au pouvoir de servir le clan et sa clientèle politique. Depuis plus de trois mois, la capitale d’un Etat pétrolier n’a pas d’eau, ni d’électricité ; la nappe phréatique de la région de Ndjamena est désormais polluée par les importantes infiltrations des eaux usées dégoulinant des fosses septiques construites hors normes. De plus, les constructions de routes et les démolitions de maisons n’ont guère arrangé les choses, bien au contraire, de nombreux tuyaux et voies de canalisations ont été détruits et non refaits. A cela, il faut ajouter les branchements anarchiques, et là aussi hors normes, des villas à 32 chambres de l’élite au pouvoir. Un expert de l’OMS nous a expliqué que l’eau qui sort du robinet à Ndjamena ne répond pas aux normes requises par l’OMS, mais que les responsables s’en foutent dans ce pays malgré les nombreuses remarques qui leur ont été adressées. Comment s’étonner que depuis un certain temps, les hospitalisations de nourrissons soient en hausse constante pour des diarrhées et des problèmes d’intoxication. Récemment, plusieurs diplomates ont plié bagages avec leurs familles, n’en pouvant plus de vivre un pareil calvaire, et les raisons de leur départ n’ont, en aucun cas, été dissimulées. Ndjamena, la « vitrine de l’Afrique Centrale », ou, « le paradis sur terre » selon Deby, est plutôt un enfer au quotidien. Le désastre économique aujourd’hui exposé au grand jour par une voix on ne peut plus autorisée, s’est ajoutée la chienlit politique caractérisée par la fraude institutionnalisée lors des élections législatives et présidentielles. Les responsables politiques du parti au pouvoir et leurs alliés n’en ont cure. Leur incompétence notoire, leur cécité politique n’a d’égal que leur désir insatiable dans le pillage du pays. Réalisez à quel point les gens du MPS sont sans états d’âme et sont prêts à entrainer le Tchad dans des aventures incroyables ; on a ainsi entendu à la télé-MPS , 2 piliers du régime Deby dire« actuellement nous pouvons songer à quitter la zone CFA et créer notre propre monnaie en nous appuyant sur la Libye, ce pays souverain, fort, puissant ,riche et qui n’a rien à foutre de la France et des Etats Unis ! » .
Idriss Deby a apporté la Liberté au peuple tchadien, entend-on de la part des caciques du régime. Affirmation délirante tenue dans le confort douillet de la télé-MPS, et sans aucune liberté de contradiction. Drôle de liberté ! Idriss Deby vous a donné la liberté de vous enrichir de manière scandaleuse, de posséder des quartiers entiers, de monter des affaires juteuses, de profiter des crédits octroyés abusivement et contribuant à gonfler les créances douteuses dénoncées plus haut par le FMI. Il vous a donné la liberté de squatter les médias d’Etat et servir votre blabla que personne n’écoute puisque tout le monde est branché sur les télévisions étrangères. Notre pays, le Tchad, sous votre « expertise », est à terre. Le sommet du G8 vient de vous administrer une grosse gifle diplomatique en excluant Idriss Deby du banquet des Présidents élus démocratiquement et de manière transparente. Le Niger et la Guinée ont fait mieux que le Tchad sur le plan politique. La RCA, le Cameroun et toute la zone CEMAC ont fait mieux que vous sur le plan économique. Le Mali, le Burkina n’ont pas de pétrole et pourtant leurs populations ne sont pas privées d’eau et d’électricité pendant plus de 3 mois. Idriss Deby vous a donné la liberté de détourner massivement les deniers publics pour aller vous soigner à l’étranger, notamment à l’hôpital américain de Paris, pendant que les mamans tchadiennes sont obligées d’utiliser une eau polluée pour l’alimentation de leurs enfants. Idriss Deby vous a donné la liberté d’acheter avec l’argent volé des voitures à plus de 100.000 Euros et de porter des chemises griffées à vos initiales à 2.000 Euros pièce. L’histoire du Tchad retiendra que Tombalbaye, premier président du Tchad a eu la responsabilité de mettre sur pied l’administration et l’Etat tchadien et ce pendant 18 ans. Hissein Habré a défendu l’intégrité territoriale et la souveraineté du Tchad et reconstruit le pays après les différentes guerres ; le point de vue de la Banque Mondiale et du FMI sur sa gestion économique du Tchad est toujours disponible et parle de lui-même. Le régime MPS avec Deby a provoqué la faillite totale de l’économie tchadienne comme en attestent tous les indicateurs publiés ces derniers mois. Le Tchad est dernier, en ce qui concerne la santé, l’enseignement supérieur, les infrastructures, la gouvernance. Faillite politique aussi avec un processus électoral décrédibilisé et une farce démocratique aujourd’hui sanctionnée au grand jour dans un forum mondial comme le G8. Faillite d’un homme, Idriss Deby présenté par ses griots comme un homme « visionnaire », décidemment les mots n’ont pas le même sens au Tchad, tout comme d’ailleurs l’orthodoxie financière et ses principes élémentaires selon les termes très ironiques du FMI. Faillite d’un système qui a transformé les fonctionnaires tchadiens en prédateurs, et qui a érigé une philosophie spécieuse, celle de la génération Deby qui se résume selon le mot plein de sincérité d’un grand ponte du MPS : « On s’en fout, on en profite au maximum ». En atteste encore la grande fête organisée pour célébrer la victoire de Deby. Pince sans rire tout le monde a applaudi avec cynisme et opportunisme le candidat Deby qui a gagné partout. Avions nous tort de parler d’un Etat FOYDA (anarchique et sans repères) ? L’état de l’économie tchadienne tel que l’a dressé le FMI sans concession aucune, démontre que notre pays a touché le fond ; le Tchad est au fond du puits, il est à l’agonie. Voilà le bilan d’un certain Idriss Deby ! Un dernier mot, aucune autorité tchadienne n’a pu se présenter pour défendre le bilan du gouvernement de Deby devant l’institution financière qu’est le FMI, et pour répondre aux questions et interpellations concernant le Tchad. Un fonctionnaire international étranger l’a fait au nom des autorités tchadiennes. Ils ont tous fui et rasé les murs, prédateurs (comme les a si bien nommés le FMI) parfaitement conscients de la mise à sac de l’économie de leur pays et sans aucune compassion pour leurs populations toujours plus pauvres et prises en otage par un satanique accident de l’histoire nommé Idriss Deby. La rédaction de Zoomtchad.