PROCES HISSEIN HABRE : RENDEZ-VOUS RATE DES PARTIES CIVILES AVEC L’HISTOIRE

Les plaidoiries des parties civiles sont à l’image d’un procès inéquitable qui a sombré dans l’insulte à défaut de fournir son lot de preuves. Une tentative de réponse d’abord aux plaidoiries de la défense postées sur le site hissein habré.com…. une litanie de bons points donnés aux acteurs de ce procès qui aurait respecté la présomption d’innocence (une médaille pour Sidiki Kaba sans doute qui aura insulté le Président Habré), devenu un procès historique (avec un chef d’Etat en exercice Idriss Déby qu’on exfiltre puisqu’il finance le procès), et même équitable, où le travail des Juges d’instruction est salué (eux qui ont été les grands absents des auditions truquées de témoins…La première victime qu’il faut reconnaître ici est le Président Habré, victime de violations systématiques de ses droits…mais que l’on poursuit d’insultes, quand on a rien à dire….Papin, Hitler, Pol Pot…Qui sont ses avocats qui crachent sur la tenue vestimentaire du Président, oublieux des populations peules de leur propre pays qui portent le turban….c’est vous qui insultez votre République, Maitre…le Président Habré l’a toujours respecté et chaque sénégalais le sait…sa défense n’est pas une défense contre les institutions du Sénégal, mais contre ces Chambres qui campent d’abord comme une organisation internationale, dont le statut diplomatique les protègent de toutes les infractions commises par leur magistrats et qui est financée par l’étranger..Qui représentent ces avocats qui clament pour de prétendues victimes dont l’admissibilité dans ce procès n’a jamais été vérifiée par cette pseudo juridiction internationale ? La défense du Président Habré a donc été réintroduit dans le procès mais sans qu’aucune réponse sérieuse ne leur soit apportée…les avocats d’office sont d’ailleurs restés silencieux sur ces questions de procès équitable qu’ils avaient promis de soulever avant le début des plaidoiries..et auxquelles la Cour avait promis de répondre….un deal de plus dans leur connivence avec les Chambres…

Le Président Habré n’a jamais dit, Idriss Déby doit être jugé parce que je ne suis pas le seul coupable….encore un mensonge de l’avocat « équitable » des parties civiles, qui campe comme avocat des Chambres, du frère d’Idriss Déby et aujourd’hui des parties civiles….Aucune preuve n’a été rapportée, ni sur les crimes de guerre où l’on brandit un seul témoignage que Mbacke Fall a, lui même, ridiculisé à l’audience…Accusations de tortures ? Là encore, qu’est-ce qui sera avancé ? Des accusations personnelles contre le Président Habré balayées et condamnées dans un retentissant procès en diffamation où le journaliste de l’enquête n’avait pu rapporter la preuve de ces faits ; des accusations d’une Ginette Garbaye ? Mais comment oublier que c’était l’accusatrice principale du fameux « témoin » Badjim Bandoum qui l’avait torturé, le seul témoin de l’intérieur récupéré et travaillé par Reed Brody et qui n’a jamais été poursuivi, pour mieux se répandre en accusations contre le Président Habré…d’anciens directeurs de la DDS enfin, qu’on a jamais voulu amener de Ndjamena pour les contre interroger, le Pouvoir sénégalais et le Président Kam (qui prétend pourtant que seul ce qui est débattu devant lui est recevable) cédant ainsi aux injonctions de Déby…..de faux fichiers couverts de fausses annotations rajoutées enfin…Et puis des plaidoiries où l’on confond tout…où l’on est censé démontré des faits de tortures mais où on ne parle que d’exactions, de disparitions, de confiscations, où la torture devient un crime du supérieur hiérarchique, en contradiction dès lors avec les propres termes de l’ordonnance de renvoi dont on n’a pas fait appel,….où toute réflexion sur la chaîne de commandement disparaît puisque l’on a pas confronté les auteurs directs de faits…le Président est coupable parce qu’il est chef de l’Etat et donc un demi-dieu, nouvelle approche mystique, pour le moins inédite de la responsabilité pénale individuelle…..Exit la première équipe d’avocats qui termine son intervention en reconnaissant l’existence de rebellions, de luttes armées, de conflits, de guerres auxquelles, on aurait apporté une réponse excessive…

Argumentaire qui vient donc contredire celui posé par la deuxième équipe, celui d’une prétendue attaque systématique contre de pauvres populations civiles désarmées et coupables d’être ethniquement du mauvais côté…catégories, hadjaraïs, zaghawas, une farce historique où l’on avance à partir de jolis graphiques élaborés par l’équipe de Brody, où l’on trace le tableau d’une organisation institutionnelle qui pourrait être celle de n’importe quel Etat en guerre, mais que l’on analyse sans référence aux crimes poursuivis, aux responsabilités individuelles éventuelles….postulat d’une organisation qui « abrite » toutes ces victimes d’une histoire que l’on a extrait de tout contexte, de tout conflit…et qui ont été arrêtées parce que c’est la nature même du régime qui le voulait…la DDS, une machine qui a avalé les hommes, qui ne contrôlaient plus la fonction qu’il devait servir nous dit-on, comme l’audience l’a démontré d’ailleurs, et qui pouvaient poursuivre leur propres intérêts…..mais n’est ce pas là le premier argument des juges de Ndjamena qui, de fait, éteint cette fable de la responsabilité hiérarchique….là encore, où sont les preuves….des PV non signés des principaux directeurs de la DDS, aujourd’hui libérés par Ndjamena, des rapports prétendus faits au Président….en définitive, un désert de démonstration quant aux preuves des éléments spécifiques des crimes qui sont poursuivis…Ces avocats assassinent l’autre moitié de l’histoire du Tchad….celle de leurs pères qui sont morts pour qu’ils ne soient pas libyens....

Par Me François SERRES