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Les avocats de l’ancien président Tchadien, Hissein Habré, demandent la libération, dans les 48 h, de leur client. Au motif qu’il y a maldonne dans la composition des chambres Africaines extraordinaires(Cae). Selon Me Diawara,« le juge Amady Diouf ne remplit pas les conditions légales strictes énumérées par cet article dans son point 5 ». Et pour lui, la conséquence de cette irrégularité, c’est la nullité de la décision tout simplement de la condamnation à la perpétuité de leur client. Les avocats de l’ancien homme fort du Tchad étaient en conférence de presse, hier lundi 13 juin.
Les avocats d’Hissein Habré, par la voix de Me Ibrahima Diawara, ont tenu hier, lundi 13 juin, à Dakar une rencontre pour relever une irrégularité dans la constitution des chambres Africaines extraordinaires(cae). Ils demandent alors à l’Etat du Sénégal de libérer leur client parce qu’il se trouve maintenant dans une détention arbitraire. Ceci après la condamnation à perpétuité de l’ancien Président tchadien par cette même chambre.
Dans leur combat pour la dénonciation de l’illégalité des chambres africaines extraordinaires, les avocats d’Hissein Habré sont plus que jamais renforcés par cette « faille » constatée dans la composition de la cour d’Assises. Selon Me Ibrahima Diawara, il ya une faute grave dans les conditions de désignation des magistrats au sein des chambres africaines extraordinaires que prévoit l’article11. En effet, pour lui, « le juge Amady Diouf ne remplit pas les conditions légales strictes énumérées par cet article dans son point 5 : « les juges sont choisis parmi des personnes jouissant d’une haute considération morale, connus pour leur impartialité et leur intégrité et ayant exercé les fonctions de juge pendant au moins dix (10) ans ». Or, dit-il, ce magistrat n’a jamais exercé des fonctions de juge. Il ne pouvait pas être désigné comme tel. Il était conseiller technique au Ministère de la justice dirigé par Sidiki Kaba qui l’a positionné comme juge au sein des Cae.
Amady Diouf n’ayant jamais exercé des fonctions de juge, alors que le statut exige une expérience de 10 années : « on est choqué qu’une personne n’ayant pas la qualité, ni les compétences requises, ait été désignée en toute illégalité par le Ministre Sidiki Kaba qui a agi pour ses intérêts personnels ».
Ainsi donc, la conséquence de cette irrégularité, c’est la nullité de cette décision tout simplement. Par ailleurs, Me Ibrahima Diawara interpelle le Président de la République Macky Sall qui a pris l’engagement de tenir un procès juste et équitable, de ne pas couvrir les dérives de son Ministre et qu’il prenne ses responsabilités pour libérer immédiatement l’ancien président tchadien dans les 48 heures.
Boubacar GOUDIABY | 14/06/2016 | 09H37 GMT
Sud Quotidien