BECHIR BEN YAHMED : Le présomptueux patron de « Jeune Afrique » pris la main dans le sac

C’est le très futé Canard Enchaîné qui a découvert le pot aux roses. Déjà, il y a quelques années, le même hebdomadaire a révélé les liens pour le moins suspects qu’entretenait Ben Yahmed avec le régime de Kadhafi, le plus généreux despote parmi ses semblables. Aujourd’hui, ce sont ses relations d’argent avec son compatriote, l’ex Président tunisien Ben Ali, qui sont épinglées. En effet, le Canard Enchaîné venait de rapporter ce qui suit :
Un homme d’affaires tunisien du nom de Jilani Attia qui fut forcé, par l’ex Président Ben Ali, d’acheter des actions de Jeune Afrique, dépité de ne recueillir, sur dix ans, aucun dividende en retour, décide de saisir Ben Yahmed en vue de vendre ses actions. La réaction de ce dernier, en réponse à la démarche de son client, a été des plus singulières, selon le Canard Enchaîné qui rapporte les termes de ladite réponse :
« Comme vous le savez sans doute, votre souscription à 263 actions pour 50 000 dinars n’est pas intervenue directement entre vous et nous. Les actions de notre groupe que votre société a acquises l’ont été dans le cadre d’un achat par 41 sociétés tunisiennes de 10 500 actions de notre groupe à la demande de la Présidence de la République. Cet achat a été coordonné et centralisé par les deux directeurs de cabinet successifs, MM. Mohamed Jeri et Mohamed Jegham, qui ont sélectionné les actionnaires et regroupé l’ensemble. C’est ce chemin obligé que je vous suggère de suivre à rebours pour une éventuelle vente de vos actions ».
Et comme Ben Ali était encore au pouvoir, le pauvre Jilani Attia était condamné au silence par la menace à peine voilée qu’il reçut de Ben Yahmed qui pouvait, quant à lui, tranquillement deviser, en sirotant son thé (ou son champagne), et en se disant : Idiot de Attia, crois-tu plus malin que d’autres comme toi que j’ai roulés dans la farine ! Si, on ajoutait les enseignements que l’on peut tirer des articles de Jeune Afrique sur le régime de Ben Ali, littérature d’une complaisance piteuse, il y a lieu de croire que les relations entre le journaliste/homme d’affaires et l’ex tout puissant Président tunisien sortaient de l’ordinaire. Et l’on peut compter sur le sarcastique Canard Enchaîné pour porter à la lumière du jour des révélations encore plus graves.
D’ailleurs, connaît-on un seul régime, parmi les pouvoirs étatiques des pays africains d’influence française, que Ben Yahmed n’a pas démarché pour vendre les actions pourries de son groupe, titres qui ne valent pas un pet de lapin ? Ce personnage obscur et irrévérencieux – d’aucuns disent de lui, foncièrement raciste – pour se remplir les poches, ne recule devant rien. Maniant la ruse, la flatterie et aussi le chantage et l’intimidation, il est devenu la terreur des Chefs d’Etat francophones et aussi des présidentiables. Tous se sentent obligés de payer la dîme. Ce qui n’empêche pas l’homme d’affaires/journaliste, si l’envie le prenait, de brocarder ses clients, de les vilipender de tous les noms d’oiseau. Ses nègres de service, entre autres, le talentueux François soudan, font ce travail avec beaucoup de zèle et à la grande satisfaction de leur maître. Pour le couple Béchir Ben Yahmed/François Soudan, le journalisme n’est qu’une couverture permettant d’accéder à la richesse, et peut-être à la notoriété. Une bonne place au soleil, et quoi encore ! D’ailleurs, ses victimes, par ailleurs grands prédateurs, tyranniques et impopulaires dans leurs pays respectifs, eux-mêmes éprouvent le besoin pressant de promotion médiatique, de lisser leur face hideuse. Donc Ben Yahmed et François Soudan opèrent en terrain facile, en terre fertile aussi. En toute impunité. Mais, pas trop sûrs d’eux, les masques tombent, leurs pressions gourmandes énervent, les réticences s’amplifient, leurs concurrents s’aguerrissent, leurs papiers se vendent de moins en moins, et leurs difficultés de trésorerie s’aggravent. Peut-être le début de la chute !

La Rédaction de ZoomTchad